Histoire du bidet en France : naissance, déclin et retour en force

Histoire du bidet en France : naissance, déclin et retour en force

En France, le bidet fait sourire, rappelle les salles de bain de grand-mère… et pourtant, c’est une invention française qui a longtemps été un symbole d’hygiène moderne. Aujourd’hui, il revient sous de nouvelles formes – douchettes, toilettes japonaises, bidets mécaniques – porté par des préoccupations écologiques et de confort.

Dans cet article, on remonte le fil de l’histoire : des chambres des aristocrates au XVIIIᵉ siècle jusqu’au retour en force des solutions de lavage à l’eau dans les WC français.

Aux origines : un objet de luxe dans la France du XVIIIᵉ siècle

Le bidet est une invention française apparue au début du XVIIIᵉ siècle, probablement à la cour de France. À l’origine, il s’agit d’un petit meuble en bois, monté sur pieds, que l’on place dans la chambre à coucher des aristocrates. On l’appelle parfois “chaise de propreté”. 

Son nom vient du mot “bidet”, qui désignait alors un petit cheval : on “chevauche” littéralement le bidet pour se laver, d’où la métaphore. 

À cette époque, on se méfie des grands bains, l’eau étant perçue comme potentiellement dangereuse. Le bidet permet une toilette intime plus discrète et ciblée, souvent associée à la préparation ou à l’après des relations intimes. Petit à petit, il devient un objet de luxe, fabriqué en bois sculpté, en faïence, en porcelaine, voire décoré comme un véritable mobilier d’apparat. 

Du salon bourgeois à la salle de bain moderne

Au XIXᵉ siècle, le bidet quitte progressivement l’univers strictement aristocratique pour entrer dans les chambres et salles d’eau de la grande bourgeoisie, puis des classes moyennes. L’arrivée de l’eau courante et des progrès de la plomberie permettent de lui ajouter un robinet, voire une douchette : l’usage devient plus simple et plus fréquent. 

Au début du XXᵉ siècle, le bidet est presque un standard dans les logements français qui disposent d’une salle de bain. On le retrouve à côté de la baignoire ou du lavabo, comme un équipement “normal” de la panoplie d’hygiène. 

Pendant longtemps, la France fait figure de pionnière de l’hygiène par l’eau : là où d’autres pays n’utilisent que le papier ou des solutions rudimentaires, le bidet s’impose comme un geste civilisé, associé à une toilette intime plus soignée. 

Pourquoi le bidet a disparu des salles de bain françaises ?

À partir des années 1960, le bidet commence pourtant à disparaître progressivement des salles de bain françaises. Plusieurs facteurs se combinent :

La généralisation de la douche et de la baignoire

Avec l’urbanisation, les grands programmes immobiliers et l’amélioration du confort, la douche et la baignoire se démocratisent. Là où l’on utilisait le bidet pour des ablutions rapides, on passe désormais “sous la douche”, ce qui semble suffisant pour beaucoup. 

L’explosion du papier toilette

Le deuxième facteur est l’arrivée et la généralisation du papier toilette. Commercialisé massivement et associé à un imaginaire de modernité, il finit par rendre le bidet “inutile” aux yeux de nombreux foyers. Les habitudes changent : plutôt que de se laver à l’eau, on s’essuie avec du papier. 

Le manque de place dans les logements modernes

Les surfaces des appartements se réduisent, les salles de bain aussi. Le bidet prend de la place au sol, là où l’on préfère installer une machine à laver ou un meuble de rangement. Résultat : lorsqu’on rénove, on supprime le bidet pour libérer de l’espace.

Une image ringarde… voire gênante

Enfin, le bidet souffre de son image. Pour certaines générations, il est perçu comme un objet “vieillot”, voire un peu embarrassant, associé à une hygiène trop intime. Le marketing autour du papier toilette, beaucoup plus glamour, n’a clairement pas aidé. 

Dans les années 1990, le bidet a quasiment disparu des salles de bain françaises, alors qu’il reste très présent en Italie, en Espagne, au Portugal ou en Grèce. 

Le paradoxe français : pionniers du bidet, champions du papier

Ironie de l’histoire : la France, qui a inventé le bidet et en a fait un symbole d’hygiène raffinée, est aussi devenue l’un des pays européens les plus dépendants au papier toilette. 

Aujourd’hui, le marché du papier toilette pèse plusieurs dizaines de milliards d’euros au niveau mondial, avec une consommation qui a même augmenté pendant la pandémie, poussée par les achats de précaution. 

Cette habitude a plusieurs conséquences :

  • Environnementales : abattage massif d’arbres, consommation d’eau et d’énergie pour la fabrication, emballages, transport, déchets. 

  • Économiques : des rouleaux à racheter en permanence. 

  • Confort : le papier irrite parfois la peau, laisse des résidus, et nettoie moins bien qu’un lavage à l’eau. 

Peu à peu, de plus en plus de consommateurs prennent conscience que l’eau nettoie mieux que le papier, et que le “tout papier” n’est ni le plus propre, ni le plus écologique.

Le retour du bidet : écologie, confort… et toilettes japonaises

Depuis quelques années, on assiste à un retour en grâce du lavage à l’eau pour la toilette intime, sous différentes formes :

Les toilettes japonaises et abattants lavants

Les fameuses toilettes japonaises (washlets), popularisées au Japon à partir des années 1980, combinent WC et fonction bidet intégrée. Elles utilisent un jet d’eau réglable, parfois chauffé, avec des options comme le siège chauffant ou le séchage. Aujourd’hui, plus de 80 % des foyers japonais en sont équipés. 

Inspirés par ce modèle, des abattants lavants et des kits de type “bidet WC japonais” se développent en Europe : ils permettent d’ajouter une fonction de lavage à l’eau sur des toilettes existantes, souvent sans gros travaux.

Les solutions sans électricité

Parallèlement, une nouvelle génération de bidets mécaniques sans électricité se développe : fixés directement sur la cuvette, ils se branchent sur l’arrivée d’eau et fonctionnent uniquement grâce à la pression du réseau.

Ces produits répondent à plusieurs attentes :

  • Écologie : moins de papier, donc moins d’arbres coupés, moins de transport et moins de déchets. 

  • Simplicité : pas de prise électrique, pas d’électronique fragile.

  • Confort : un nettoyage à l’eau qui laisse une vraie sensation de propreté. 

Un intérêt ravivé par les crises

Les pénuries de papier toilette liées à la pandémie ont aussi fait réfléchir beaucoup de gens : que se passe-t-il si le papier vient à manquer ? De nombreux médias et consommateurs ont redécouvert le bidet comme alternative logique et durable. 

Pourquoi le bidet “nouvelle génération” a de l’avenir en France

L’histoire du bidet en France est paradoxale : inventé ici, largement adopté, puis abandonné… avant de revenir aujourd’hui sous des formes plus compactes, plus discrètes et mieux adaptées à nos salles de bain modernes.

Avec :

  • des logements souvent petits,

  • un intérêt croissant pour les solutions écologiques,

  • et l’influence des toilettes japonaises,

tout indique que le lavage à l’eau va reprendre une place importante dans la toilette intime en France.

Les bidets mécaniques pour WC, comme les bidets à la japonaise sans électricité, permettent d’obtenir l’essentiel : un jet d’eau confortable, une installation simple et une réduction massive de l’usage de papier toilette.

Chez Ôna, c’est exactement cette vision que nous défendons : remettre l’eau au centre de l’hygiène, avec un bidet WC japonais sans électricité qui transforme vos toilettes existantes en véritable toilette japonaise, sans travaux lourds.

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